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Avant-première « Un monde ailleurs »

Caractéristiques du film:

Ça commence comme ça:

Cinq amis s’apprêtent à entamer une longue marche à travers la jungle équatoriale lorsque l’un d’eux est blessé au pied. Les jeunes hommes sont alors contraints de monter un campement de fortune au bord d’une rivière au fort courant. En inspectant les lieux, ils aperçoivent sur l’autre rive une tente habitée par trois femmes. Dès lors, ils ne vont avoir qu’une idée en tête, trouver un moyen de communiquer avec elles…

Un monde ailleurs (Étienne Faure) – Eivissa Productions – 2020

Ce que nous en pensons:

Avec Un monde ailleurs, le réalisateur Étienne Faure nous offre un film aussi fascinant qu’angoissant. Un scénario ciselé qui nous entraîne sur une corde raide entre réel et fantastique. En effet, bien qu’à priori rien n’indique que le long-métrage va basculer dans le fantastique ou l’horreur, le narrateur ne fait qu’évoquer un dénouement atroce pendant les trois quarts du film. De quoi faire fonctionner nos méninges à plein tube et nous rendre complètement paranoïaques. À cela s’ajoutent les activités nocturnes plus qu’étranges des trois femmes sur l’autre rive et le but assez particulier du « jungle-trip » de nos cinq héros.

Un monde ailleurs (Étienne Faure) – Eivissa Productions – 2020

Cependant, la vraie force d’Un monde ailleurs se trouve incontestablement dans son côté psychologique. Étienne Faure ne se contente pas d’un thriller comme il en existe tant d’autres. Bien au contraire, cette forêt devient un véritable catalyseur d’émotions pour les protagonistes du film. Les vieilles rancœurs, tous les non-dits, mais aussi des sentiments beaucoup plus nobles vont exploser au grand jour. Cela donne un résultat surprenant à mi-chemin entre un drame et Le projet Blair Witch (la caméra fixe supprimant l’effet mal de mer ).

Un monde ailleurs (Étienne Faure) – Eivissa Productions – 2020

Un résultat en partie dû à la prestation implacable des cinq acteurs principaux du film. Bien qu’Étienne Faure force les traits des personnages, les rendant volontairement caricaturaux, le jeu des acteurs reste très crédible. Alain Fabien Delon est magnifique en bobo aussi insupportable que toujours impeccable, même en pleine jungle équatoriale. Ernst Umhauer campe quant à lui une sorte de hippie des temps modernes réussissant l’exploit d’être à la fois connecté et très proche de mère Nature. Enfin, Pierre Prieur et Paul Bartel jouent avec finesse sur l’ambiguïté de la relation entre leurs personnages.

Un monde ailleurs est un film qui ne laissera personne indifférent tant son scénario est fin et oppressant. De plus, son dénouement aussi abrupt qu’inattendu risque fort de laisser quelques spectateurs sur le carreau. Le réalisateur et scénariste Étienne Faure  signe donc une œuvre aussi dense que la forêt qui lui sert de décor. Du grand cinéma ! 

Cette chronique a été réalisée à partir d’un lien offert par l’attachée de presse du groupe.

Notre note:
4.5/5

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