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Coup de cœur: sortie BD « Les beaux étés – tome 6 – Les Genêts »

Caractéristiques de l’album:

Ça commence comme ça:

Une fois de plus, toute la famille Faldérault est prête à quitter la grisaille de la Belgique pour le soleil de la méditerranée. Toute la famille sauf Pierre qui est, comme chaque année, le nez visé sur ses planches en retard. Cependant, une fois n’est pas coutume, le dessinateur se décide à finir sa besogne sur la plage et tout le monde s’engouffre à l’intérieur Mam’Zelle Estérel, la 4L familiale. Malheureusement pour les Faldérault, un contre temps technique va les forcer à s’arrêter à la ferme des Genêts

Les beaux étés – tome 6 – Les Genêts (Zidrou/ Levebre) – 2021 – Dargaud

Ce que nous en pensons:

S’il y a bien un événement que nous ne raterions pour rien au monde, c’est la sortie d’un nouvel album des Beaux étés ! Avec cette série, le duo Zidrou/ Lafebre, semble avoir découvert le secret du bonheur. Un savant mélange des styles de Marcel Pagnol et d’Étienne Chatiliez. Ici point d’action tonitruante ou d’histoire alambiquée, seulement des tranches de vie, certes simples, mais qui fond du bien au moral !

La force de la série Les beaux étés tient donc dans son réalisme. Nous retrouvons, par exemple, dans chaque album les petits rituels des Faldérault. Les chansons entonnées en chœur dans la voiture, les arrêts pique-nique et pipi… une famille comme les autres à laquelle chaque lecteur peut facilement s’identifier. À cela s’ajoutent des personnages tout aussi attachants les uns que les autres. Un père dessinateur de bande dessinée toujours en retard dans son travail, une mère qui a quitté son emploi de vendeuse pour s’occuper de ses enfants et une petite tribu (dont le nombre fluctue selon les albums) toujours en train de se chamailler. 

Les beaux étés – tome 6 – Les Genêts (Zidrou/ Levebre) – 2021 – Dargaud

L’autre point intéressant de la série est sa chronologie quelque peut inhabituelle. En effet, si le premier album se déroulait en août 1973, le second quant à lui prenait place en 1969, le troisième en 1962… Des allers-retours temporels qui permettent de découvrir les us et coutumes des Faldérault chaque fois sous un angle différent. L’album Les Genêts nous fait remonter en 1970, soit un an après le deuxième. Nous retrouvons alors une Mado (la maman) à quelques semaines d’accoucher de Paulette, la petite dernière du clan et une Mam’Zelle Estérel au pare-brise brisé à cause d’un débris perdu par un poids lourd. Le fait que la 4L soit au garage nous donne l’occasion de découvrir Esther et Estelle, deux personnages apportant du sang neuf à la série. 

Pour la première fois dans Les beaux étés, Zidrou traite d’un sujet de société en attirant l’attention du lecteur sur la difficulté d’être homosexuelles dans une petite ville de campagne. Vivre cachées et faire semblant d’être ce que l’on n’est pas pour ne pas choquer ses concitoyens (attention, nous l’avons bien écrit en un mot…). Pourtant, rassurez-vous, Les Genêts n’est pas moralisateur pour autant et garde la légèreté de ton, si chère à la série, en nous faisant voir cette homosexualité au travers des yeux des enfants Faldérault.

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Chaque album de la série Les beaux étés est à la fois identique et différent du précédent. Les années passent et le bonheur de retrouver notre petite famille reste intact. Si Les Genêts sonne comme une petite révolution dans la série de par son parti pris scénaristique, il n’en reste pas moins bourré d’humour et de tendresse. Si le scénario, signé Zidrou, est une véritable madeleine de Proust, les dessins de Jordi Lafebre sont quant à eux des images d’Épinal nous replongeant dans un autre temps. À lire d’urgence !

Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse du groupe Dargaud.

Notre note:
4/5

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