Ça commence comme ça:
Sara Goldfarb vit seule à Coney Island. Mère juive veuve et fantasque, elle vit dans l’espoir obsessionnel d’être un jour invité sur le plateau de son émission de télévision préférée. C’est dans cette perspective qu’elle suit un régime draconien, afin d’entrer dans la robe qu’elle portera, lorsque le grand soir sera venu. Son fils Harry est dépendant à la drogue. Avec sa petite amie Marianne et son copain Tyrone, ils noient leur quotidien dans d’infantiles visions du paradis terrestre. En quête d’une vie meilleure, le quatuor est entraîné dans une spirale infernale qui les enfonce, toujours un peu plus, dans l’angoisse et l’autodestruction…

Ce que nous en pensons :
De nombreux films ont pour cadre la dépendance à la drogue. Des tragi-comédies Trainspotting 1 et 2 de Danny Boyle en passant par Candy de Neil Armfield ou le délirant Las Vegas Parano de Terry Gilliam, ce sujet a été traité à toutes les sauces.
Cependant, Requiem for a dream est de loin le plus marquant. Darren Aronofsky (Black Swan, The Wrestler, The whale…) y montre cette addiction dans ce qu’elle a de plus sordide, sale, mais surtout d’implacable. Une œuvre culte qu’il faut absolument avoir vue une fois dans sa vie.
Pour commencer, Requiem for a dream n’est ni un brûlot ni un plaidoyer contre les addictions.
Darren Aronofsky nous livre avec ce long-métrage un constat qui, bien qu’il ait été tourné il y a 25 ans, est toujours aussi vrai et percutant aujourd’hui.
Pour rendre Requiem for a dream crédible, son réalisateur a mis en place une lente descente aux enfers. Que ce soit pour les trois jeunes adultes qui servent (d’anti) héros ou bien la mère d’Harry le long-métrage nous rappelle que l’on ne choisit pas d’être addict, mais que l’on devient par la force des choses.
Le film commence pourtant comme une comédie assez légère avec la énième revente du téléviseur de Sara par son fils et son ami pour pouvoir se payer leurs doses.
Cependant, très vite, la drogue vient à manquer et le scénario devient malsain, glauque et semble nous rouler dessus comme un rouleau compresseur.
Dès lors, Darren Aronofsky nous prend en otage. Nous voyons l’implacable machine se mettre en route, broyant les héros sans que nous puissions agir. Nous perdons alors pied avec eux et l’angoisse nous prend à la gorge.
Cette ambiance terriblement anxiogène est accrue par le jeu des acteurs, à commencer par l’excellente Ellen Burstyn qui nous offre une prestation exceptionnelle.
La comédienne nous donne littéralement la chair de poule tant elle a su capter l’essence de la folie dans laquelle peuvent sombrer les drogués, même involontaires.
Progressivement, son regard devient hagard, elle tremble, transpire…
Une véritable leçon d’acting !
Cependant, tout Requiem for a dream ne repose pas sur les épaules d’Ellen Burstyn.
Jennifer Connelly (Une place à prendre, Dark City, Rocketeer…) est bluffante en junkie prête à tout pour pouvoir planer (d’ailleurs la fameuse scène du « ass to ass » ou « cul à cul » en français prend carrément aux tripes).
Que dire aussi de Marlon Wayans (FBI – Fausses blondes infiltrées, Little man, Sproof movie…) ? Oubliez le débile profond de Scary movie 1 et 2, l’acteur joue ici tout en finesse et livre sûrement la meilleure prestation de sa carrière.
Enfin Jared Leto (Urban Legend, American spycho, Suicide squad…) comme (quasi) tous ses rôles, il est percutant et juste.
Pourtant, ce qui rend Requiem for a dream inoubliable, s’est aussi sa mise en scène. Darren Aronofsky utilise plusieurs fois les mêmes images pour montrer les routines des drogués. Nous voyons les seringues se remplir puis se vider, les pupilles des héros se dilater instantanément…
Le tout est rehaussé par des musiques lancinantes qui influent de manières subliminales sur nos esprits, renforçant notre impression d’oppression, de malaise, voire d’étouffement.
Nous terminerons cette chronique en parlant de la sublime réédition de Requiem for a dream par Bubbel Pop’ Édition.
L’éditeur nous propose un superbe coffret agrémenté d’un livret et de cartes postales.
Quant au film, il a bénéficié d’un dépoussiérage très impressionnant. Les images sont nettes, les contrastes profonds et le son impeccable (en VO comme en VF).
Jamais un film ne nous avait pris aux tripes comme Requiem for a dream. Une œuvre envoûtante autant que dérangeante qui ne laisse personne indifférent. Une mise en scène impeccable et des actrices et acteurs au summum de leur art. Un long-métrage uppercut à voir absolument !
Petite précision, nous n’avions pas vu la version de 2000, nous ne pouvons donc pas dire ce qu’apporte cette director’s cut.
Les Bonus
- un livre entretien exclusif avec Darren Aronofsky (88 pages)
Un très beau livret richement illustré et surtout indispensable pour mieux appréhender Requiem for a dream. - 4 cartes postales
- Ellen Burstyn sur Requiem for a Dream (15min43 VOST)
Une interview de l’actrice Ellen Burstyn. - Sur le tournage en 1999 (5min52 VOST)
Une sorte de mini making-of, malheureusement un peu trop court par rapport à ce que nous aurions aimé voir. - Moments transcendants : La bande-son de Requiem for a Dream (17min09 VOST)
Un segment qui revient sur la magnifique bande originale du film. L’un des meilleurs bonus du blu-ray. - Requiem selon Caroline Vie (20min56 VF)
La journaliste décortique le film de manière passionnante. Elle nous donne des anecdotes de tournage, décode certaines scènes… À voir absolument. - Requiem selon Gérard Delorme (26min34 VF)
Le journaliste s’attache quant à lui à la carrière de Darren Aronofsky plus qu’au film.
Caractéristiques des Blu-Ray/ DVD:

REQUIEM FOR A DREAM
De: DARREN ARONOFSKY
Avec: ELLEN BURSTYN, JENNIFER CONNELLY, MARLON WAYANS, JARED LETO…
Nationalité: Américain
Genre: Drame
Classification: Interdit aux moins 12 ans
Durée: 1h48
Producteur: Lionsgate
Distributeur: Bubbel Pop’ Édition
Date de sortie: 16 avril 2025
Prix: 49,90€
Cette chronique a été réalisée à partir d’un digipack offerts par Bubbel Pop’ Édition.
Nos notes: