Critique DVD « De mauvaise foi »

Un notaire vieille France doit impérativement sauver son château délabré et empêcher le mariage de sa fille avec un golden boy prétentieux. La fortune promise par une comtesse mourante à un jeune artiste bohème, pourrait régler tous ses problèmes. À condition que le futur héritier devienne un bon catholique, et tombe amoureux de la jolie fiancée.

Pour être francs, sur le papier De mauvaise foi n’avait rien pour nous plaire à part son couple d’acteurs phare. Un scénario fleur bleue cousu de fils blancs, basé sur le catholicisme qui plus est, cela n’avait rien d’engageant pour nous.
Cependant, Albéric Saint-Martin (qui réalise ici son premier long-métrage) a réussi à nous à bluffer.

Alors certes, De mauvaise foi nous raconte une histoire que nous avons vue mille fois au cinéma. Des parents cherchant à se débarrasser de leur gendre qu’ils n’approuvent pas. Un rival à celui-ci qui devient vite le chouchou des spectateurs tant il est touchant de sincérité… Bref, du déjà vu.

Pourtant, malgré nos aprioris, De mauvaise foi a su nous emporter dans sa vague de bonne humeur. Loin d’être naïf, le long-métrage se permet même quelques passages assez corrosifs. Comme les scènes se déroulant à Paray-Le-Monal, où nos héros partent en retraite pieuse, plus ou moins de leur plein gré. C’est alors un festival de clichés avec pour point d’orgue Elle descend de la montagne à cheval entonnée par un Pascal Demolon (Fiasco,Un alibi, Rictus…) hilarant. L’acteur nous fait d’ailleurs un petit cadeau pendant le générique de fin en résumant le film sur l’air de ce tube catholique.

De plus, ce qui est agréable dans le scénario de De mauvaise foi, c’est qu’il tire sur tout ce qui bouge sans distinction. Du petit bourgeois mesquin prêt à tout pour l’argent en passant par le fils à papa imbu de sa personne. Sans oublier le peintre fauché qui ne vit que d’art, d’amour et d’eau fraîche et les bigotes pleines de bons sentiments. C’est un véritable régal de caricatures en tous genres.

Mais ce qui fonctionne le plus dans De mauvaise foi, c’est son casting. Pascal Demolon est exceptionnel en petit notaire de province prêt à toutes les magouilles pour sauver le château de ses ancêtres et par la même occasion de se débarrasser d’un gendre m’as-tu-vu.
Philippe Duquesne (Les deschiens, 30 jours max, Second tour…) campe admirablement un clerc pas très clair dans sa manière d’arriver à ses fins.
Enfin, Herrade Von Meier (Il a déjà tes yeux, Daddy cool, Le monde d’après 2…), elle est irrésistible dans son rôle de femme catholique à l’ancienne.

Les comédies françaises ont encore de belles heures devant elles. Preuves en est avec De mauvaise foi, un film frais et bien rythmé porté par des acteurs tous aussi talentueux que drôles. Pour un premier long-métrage, Albéric Saint-Martin fait donc un quasi sans faute et nous régale de gags bien pensés.

Côté bonus, SAJE Distribution nous gâtent avec segments de qualité:

• Making-of (20min44 VF)
  Une plongée dans les coulisses du film menée par Albéric Saint-Martin. Le réalisateur revient sur l’ambiance bon enfant qui régnait sur le plateau, l’alchimie qui s’est opérée entre les comédiens… Un documentaire très intéressant, donc, ponctué par des images « volées » durant le tournage du long-métrage.
• Avant-première parisienne (1min28 VF)
  Tout est dans le titre, quelques (trop) courtes images de l’avant-première parisienne du film.
• Présentation au festival d’Alpes d’Huez (3min44 VF)
  Idem que pour le segment précédent, un peu trop court pour être pertinent, malheureusement.
• Scènes coupées (4min40 VF)
  Quelques scènes ratées qui forment une espèce de bêtisier (assez drôle) ainsi que des rushs abandonnés au montage qui n’apportent rien à l’histoire.
• Bandes-annonces (6min27 VF)
  Des teasers de sorties estampillées SAJE Distribution.

Cette chronique a été réalisée à partir d’un DVD offert par l’attachée de presse du groupe SAJE Distribution.

Nos notes: