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Critique « Tati et le film sans fin »

Ça commence comme ça :

Une plongée dans l’univers drôle et poétique d’un des plus grands cinéastes français du XXe siècle.

Avant de devenir un cinéaste de renom, Jacques Tati avait un rêve : devenir clown ! Clown, il n’a cessé de l’être en inventant des gags sous ses multiples casquettes : mime, acteur, scénariste, réalisateur… Destiné à reprendre l’entreprise familiale, le jeune Jacques est médiocre à l’école mais a l’œil pour saisir les situations burlesques du quotidien…

Ce que nous en pensons:

Tout le monde, ou presque, a déjà entendu parler de Jacques Tati.
Pourtant, il faut bien avouer que peu de personnes de notre génération peuvent se vanter d’avoir vu l’une de ses œuvres.
C’était d’ailleurs notre cas avant que Tati et le film sans fin ne nous donne envie de découvrir la filmographie de cet artiste de génie.

Tati et le film sans fin ( Le Gouëfflec/ Supiot) – Éditions Glénat – 2023

Par où commencer pour décrire cette biographie ?
L’histoire ou le visuel ?
Arnaud le Gouëfflec au scénario et Olivier Supiot au dessin, ont travaillé en telle symbiose qu’il est difficile de parvenir à dissocier le fond et la forme de Tati et le film sans fin.
Mieux que cela, les deux artistes ont même réussi l’exploit de retranscrire à la perfection l’univers du doux dingue qu’était Jacques Tati.

Tati et le film sans fin ( Le Gouëfflec/ Supiot) – Éditions Glénat – 2023

Même si la vie d’un cinéaste ne se réduit, heureusement, pas à sa carrière, celle-ci avait une telle place dans l’existence de Jacques Tati qu’Arnaud le Gouëfflec a décidé de mettre l’œuvre du réalisateur au cœur de sa biographie.
Si le scénariste revient sur quelques anecdotes qui se sont déroulées avant le premier court-métrage de Tati, ce n’est que pour nous faire comprendre comment le cinéma s’est imposé à celui dont le destin était de reprendre l’affaire familiale.
Plus que celle d’un homme, Tati et le film sans fin, nous conte donc l’histoire d’une quête qui a marqué à jamais le 7e art.

Afin de coller au mieux à l’univers de Jacques tati, Olivier Supiot choisit quant à lui un rythme décousu.
En effet, si la plupart des planches de l’album sont découpées à la manière d’un comic strip, c’est-à-dire en six cases parfaitement alignées, le dessinateur s’offre de temps à autre un petit plaisir en jouant avec ses cadres. Lorsque Jacques Tati est en phase créatrice, tout l’album bouillonne avec lui rendant ainsi cette impression de profusion d’idées qui s’emblait être propre à l’artiste.

Tati et le film sans fin ( Le Gouëfflec/ Supiot) – Éditions Glénat – 2023

Que vous connaissiez ou non Jacques Tati et que vous aimiez ou pas son œuvre, Tati et le film sans fin est un véritable petit bijou. Ce qui le rend si unique, c’est l’angle choisi par Arnaud le Gouëfflec et Olivier Supiot pour nous raconter l’histoire du cinéaste. Un album biographique, certes, mais surtout un roman graphique collant de manière exceptionnelle à son sujet dans son fond comme dans sa forme. À travers de superbes planches, nous découvrons ici un homme passionné par ses contemporains au point d’en arriver à les parodier sans avoir à prononcer un mot. Un cinéaste qui a tout donné à son œuvre quitte même à s’endetter plus que de raison afin de réaliser le film parfait à ses yeux. En un mot, un véritable artiste comme nous n’en avons plus eu depuis.

Caractéristiques de l’album:

  • TATI ET LE FILM SANS FIN
  • Scénario: ARNAUD LE GOUËFFLEC
  • Dessin: OLIVIER SUPIOT
  • Genre: Biographie, roman graphique
  • Classification: Tous publics
  • Nombre de pages: 136 couleur/ noir & blanc
  • Éditeur: Éditions Glénat (collection 9 1/2)
  • Date de sortie: 12 avril 2023
  • Prix: 22.50€

Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse des Éditions Glénat

Notre note:

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