Critique DVD/ VOD « La vie, en gros »
Ça commence comme ça :
Ben, douze ans, adore cuisiner et manger. C’est la rentrée scolaire et il réalise que ses camarades ont changé, les garçons sont devenus plus grands alors qu’il est resté gros. Pire encore, les filles sont devenues belles, et en particulier Claire. Comment faire pour lui plaire lorsque les autres se moquent de lui ? Malgré son amour pour la nourriture, Ben commence à suivre un régime. Mais rien ne va se passer comme prévu et cette année sera l’occasion de grandir et de comprendre que l’essentiel n’est pas à quoi on ressemble mais ce que l’on ressent…
Ce que nous en pensons :
Lorsque l’on veut traiter des sujets graves au cinéma, il y a deux méthodes.
La première consiste à livrer un film coup de poing et sans compromis avec la réalité (comme pour Requiem for a dream, dont nous vous parlions ici).
La seconde, plus douce, se sert de l’humour et/ ou de la poésie pour toucher un public plus large.
Vous l’aurez compris, La vie, en gros se situe dans la deuxième catégorie.
En effet, Kristina Dufkovã, en adaptant le roman éponyme de Mikaël Ollivier, nous entraîne dans le monde de l’adolescence au travers de chemins détournés.
Certes, tout n’y est pas tout rose, loin de là, mais le long-métrage nous livre tout de même de beaux moments de magie et de rire.
Tout commence avec un anti-héros au combien attachant.
Ben, n’est pas spécialement beau, il porte des culs de bouteille en guise de lunettes et est en situation de surpoids. Cependant, au début de La vie, en gros sa situation ne le dérange aucunement. Mais voilà, à la rentrée, Cupidon le frappe de sa flèche et le regard des autres commence à déteindre sur le sien.
Une évidence s’impose alors à lui, pour plaire à Claire, il doit absolument maigrir !
Encore une fois, Kristina Dufkovã ne stigmatise pas l’obésité, loin de là. La vie, en gros est au contraire une belle ode à la différence et surtout à l’acceptation de soi.
Pour cela, le long-métrage nous expose le chemin (de croix ?) de Ben pour perdre des kilos superflus du point de vue du jeune garçon.
Entre des camarades d’école aussi stupides que teigneux et une grand-mère ne comprenant pas l’importance de sa démarche et l’incitant à manger plus que de raison, celui-ci aurait toutes les raisons de sombrer dans la dépression.
D’ailleurs, plusieurs fois dans La vie, en gros, Ben fait d’horribles cauchemars matérialisés par de magnifiques scènes d’animation en 2D classique.
Heureusement pour lui, notre héros est bien entouré et va finir par comprendre que pour être accepté des autres, il faut d’abord s’accepter soi-même. Une belle maxime que nous devrions tous suivre.
Si La vie, en gros est quasi parfait sur le fond, la forme peut quant à elle poser un problème chez certains spectateurs.
Nous avons, dans notre entourage, une personne adulte (la précision est importante) lutumotophobique (comprenez qu’elle est mal à l’aise devant des films avec des personnages animés en pâte à modeler).
Cette phobie, alliée à un character design très « creepy », l’ont complètement terrifiée et celle-ci n’a pas pu tenir plus que quelques minutes devant l’écran.
Imaginez donc ce même trouble chez un enfant. Dommage pour un long-métrage qui leur est avant tout destiné.
Alors que le cinéma nous propose un éventail de plus en plus large dans le domaine des films d’animation, peu peuvent se vanter d’être à la fois drôles, touchants et surtout nécessaires. C’est pourtant le cas de La vie, en gros, un long-métrage doux-amer dosant à la perfection toutes ces caractéristiques. Le scénario y est rythmé, inventif, parfois un brin lunaire, mais il parvient à nous faire comprendre le bien-fondé de l’acceptation de soi. Kristina Dufkovã adapte ici avec brio l’œuvre de Mikaël Ollivier, même si, encore une fois, l’aspect des personnages peut intimider les plus jeunes spectateurs. À voir et à revoir en famille.
Les bonus :
- Livret d’accompagnement (20 pages couleur)
Un petit fascicule à destination des parents ou des enseignants permettant d’approfondir le film. À noter que vous y trouverez aussi la recette de la pavlova que Ben cuisine dans La vie, en gros. - Entretien avec l’auteur du roman, Mikaël Ollivier (10min VF)
Le romancier revient sur la création de La vie, en gros. Un segment très intéressant - Secrets de tournage (3min VOST)
Un trop court making-of sur l’animation de La vie, en gros.
Caractéristiques du DVD:

La vie, en gros
De: KRISTINA DUFKOVÃ
Avec: ALEXIS BOURTEREAU, CATHERINE COLLOMB, CHRISTINE SYREYZOL…
Nationalité: République Tchèque, Slovaquie, France
Genre: Animation, stop-motion
Classification: À partir de 9 ans.
Durée: 1h32
Producteur: Barletta Productions
Distributeur: Les films du préau
Date de sortie: VOD: 8 juin/ DVD: 17 juin
Prix: DVD: 15€/ VOD: 4,99€
Cette chronique a été réalisée à partir d’un DVD offert par l’attachée de presse du groupe Les films du préau .
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