Coup de cœur « Les quatre cavaliers de l’Apocalypse et le Graal – Livre 1 – L’apocryphe de Joseph »

Vendredi 3 avril de l’an de grâce 33 apr. J.-C.
Alors que la ville de Jérusalem est frappée par des pluies diluviennes, Joseph d’Arimathie est afféré dans son bureau. Celui-ci cherche un moyen d’éviter de s’acquitter de la totalité de ses impôts lorsque sa gouvernante lui annonce qu’un décurion est là pour le voir. Joseph ne le sait pas encore, mais cette visite va le mener à galoper après un artefact qui pourrait changer la face du monde…

Lorsque nous nous apprêtons à ouvrir un roman de Brett Nephaeus, il est impossible de prévoir où celui-ci va nous entraîner.
Si l’auteur s’accroche à sa saga de Paris-en-Fantasy, chacun de ses opus se distingue des précédents en matière d’époque, de lieux et surtout de genres littéraires.

Petit rappel, tout a commencé en 2020 avec Paris-en-Fantasy – La légende du Saint-Crââne, un roman de light-fantasy où action et humour étaient omniprésents. Vinrent ensuite Les Ex-pendables de Pais-en-Fantasy, dont nous vous avions parlé ici, puis Les ex-pendables 2 – Paris-en-Fantasy- En route pour l’apocalyspe, dont vous retrouverez la chronique ici. Deux romans jubilatoires mélangeant les ingrédients du premier livre à des références parodiques de la pop culture.
Enfin en 2023 Brett Nephaeus nous revenait avec une version améliorée de La légende du Saint Crââne appelé Le berserkiller de Paris-en-Fantasy, l’un de nos coups de cœur à retrouver ici.

En ce qui concerne Les quatre cavaliers de l’apocalypse – Livre 1 – L’apocryphe de Joseph nous pouvons d’abord souligner le fait qu’au fil des opus, les titres deviennent de plus en plus interminables. Espérons tout de même que pour le livre 2 l’auteur laissera assez de place à Nouhot Dagnogo (illustrateur) pour qu’il puisse nous régaler une nouvelle fois de ses dessins.
Mais, trêve de galéjades, comme dirait Éric et Ramzy.
Brett nous transporte ici à l’Antiquité avec, en autres joyeusetés, la mort, puis la résurrection de Jésus-Christ.

Nous suivons donc ici Joseph d’Arimathie un riche Hiérosolymitain (habitant de Jérusalem) et surtout adepte des doctrines de Jésus.
Comme dans les autres romans de Paris-en-Fantasy, l’intrigue nous est « racontée » par Joseph lui-même (et oui, encore un) au travers des écrits de son carnet de voyage.

Le problème de notre homme ? S’être trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit.
En effet, lorsque Joseph accepte de suivre le décurion Longinus pour constater le décès de Jésus, il est loin de s’imaginer où ceci va le mener.
Petite parenthèse, nous avons appris grâce à ce roman qu’un décurion était le chef d’un détachement de dix soldats contrairement aux fameux centurions qui eux en dirigeaient 100.

Alors, autant le dire tout de suite, Les quatre cavaliers de l’Apocalypse met clairement de côté l’humour caractéristique de ses prédécesseurs.
Cependant, cette perte est largement compensée par une aventure plus épique que jamais.
Outre les Romains, nos héros vont devoir affronter moult adversaires dont les légendaires Léviathan, Béhémoth et Simorgh.
Des batailles qui laissent lieu à de véritables bains de sang orchestrés dans le chaos le plus total.

Toutefois, Brett Nephaeus oblige, le récit garde une certaine légèreté.
Certes, les quatre cavaliers laissent des villes en cendres derrière eux, mais bien souvent sans vraiment avoir cherché l’affrontement au départ. Une situation quasi anodine ou un quiproquo entraînant un effet boule de neige dévastateur. Ceci leur donne un petit côté Pierre Richard, ce qui déclenche une véritable empathie chez les lecteurs.
De plus, l’auteur a glissé, entre autres, un running gag qui nous a bien fait rire sur une partie d’osselets.

Mais, revenons à nos héros.
Le génie de Brett Nephaeus réside dans sa manière de brosser le portrait de ses personnages. Personne n’est tout blanc ou tout noir, chacun a sa part d’ombre et de lumière.
Ceci les rends crédibles et, encore une fois, très attachants.

Prenons Marie Madeleine pour premier exemple. Elle est de loin le personnage le plus badass du roman. Experte en alchimie, elle maîtrise aussi la fronde et ne rechigne pas aux combats. Pourtant, Brett la montre volontiers à poser des questions stupides ou à se pomponner comme une midinette.

De même, Galaad d’Arimathie, le fils de Joseph est un vaillant guerrier, intelligent et calculateur. Cependant, son goût immodéré pour la gent féminine va le plonger lui, et ses acolytes, dans des situations plus qu’épineuses.

Enfin, Les quatre cavaliers de l’apocalypse – Livre 1 – L’apocryphe de Joseph est un roman hommage aux films d’aventures tels que ceux de la saga Indiana Jones, Benjamin Gates, À la poursuite du diamant vert…
Des décors grandioses (villes surdimensionnées dont une souterraine, désert…), des combats titanesques et surtout une quête mystique qui pourrait changer le monde à tout jamais.
Nous sentons donc ici tout l’amour de Brett Nephaeus pour ces œuvres.

Encore une fois, Brett Nephaeus est là où ne nous l’attendons pas. En effet, après nous avoir offert des œuvres ou action et humour étaient représentés à doses égales, l’auteur semble changer de cap. Les quatre cavaliers de l’apocalypse – Livre 1 – L’apocryphe de Joseph, nous propose cette fois un véritable roman d’aventure digne de films hollywoodiens. Une histoire crédible (d’un point de vue biblique, en tout cas), des personnages bien développés ainsi que des combats et des twists scénaristiques nous tenant en haleine du début à la fin du livre. Pour résumer, le seul défaut de ce livre est l’insoutenable attente avant de pouvoir découvrir sa suite.

• LES QUATRE CAVALIERS DE L’APOCALYPSE ET LE GRAAL – LIVRE 1 – L’APOCRYPHE DE JOSEPH
• Scénario: BRETT NEPHAEUS
• Dessin: NOUHOT DAGNOGO
• Genre: Aventure, humour
• Classification: Tous publics
• Nombre de pages: 313 pages
• Éditeur: Auto-édité
• Date de sortie: 5 mars 2025
• Prix: 20€

Cette chronique a été réalisée à partir d’un livre offert par Brett Nephaeus .

Retrouvez toutes les liens utiles pour en savoir plus sur Brett Nephaeus ici.