Gints Zilbalodis est un véritable magicien. Il parvient à créer l’émotion en partant de presque rien. Ailleurs est un long-métrage sans paroles à la langueur mélancolique. Une douce rêverie que des musiques, créées pour l’occasion par le réalisateur, transcendent.
De plus, le fait que le film soit muet lui confère une multitude de degrés de lecture. Suivant le vécu, la sensibilité de chacun, le long-métrage prendra un tout autre sens. Certains y verront une métaphore filée sur la vie elle-même et bien entendu sur la mort (personnifiée par cette ombre placide, mais déterminer à suivre le héros). D’autres feront un rapport avec la bible (le premier tableau représente-t-il le jardin d’Eden ?).
Quant à la fin, elle est à l’image du film. Elle ne nous prend pas en otage et nous laisse à notre vagabondage spirituel. Chacun étant libre de choisir sa fin ou, pourquoi pas, le début d’une aventure nouvelle. Certains réalisateurs laissent une fenêtre ouverte à la fin de leur film, Gints Zilbalodis, lui, nous laisse un chantier en construction.
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