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Critique « De nous, il ne restera que des cendres – Tome 1 et 2 »

Caractéristiques de l’album:

  • DE NOUS, IL NE RESTERA QUE DES CENDRES – TOME 1 et 2/ 4
  • Scénario et dessin: AKIRA KASUGAI
  • Genre: Seinen, Polar
  • Classification: Déconseillé aux moins de 12 ans
  • Nombre de pages: Tome 1: 196/ Tome 2: 194
  • Éditeur: Kana, collection: Big Kana
  • Date de sortie: Tome 1: 28 janvier 2022 /Tome 2: 13 mai 2022
  • Prix: 12,70€ le tome

Ça commence comme ça:

Yû est le plus jeune des hommes de main de monsieur Wang. Assassin hors pair, il a une spécialité, se travestir en femme afin de séduire ses victimes avant de froidement les éliminer. Une activité mafieuse qui, il l’espère, va lui permettre de retrouver le détraqué qui a décimé toute sa famille…

Ce que nous en pensons:

Si le polar est déjà largement représenté dans l’univers du manga, De nous, il ne restera que des cendres vient dépoussiérer le genre de façon magistrale. Le mangaka, Akira Kasugai joue ici avec les codes du Seinen pour mieux nous surprendre. Action, hémoglobine et humour sont au rendez-vous d’une série « pulp » à souhait. 

©Akira Kasugai 2019 / KADOKAWA CORPORATION

Si le nom Akira Kasugai ne vous dit rien, c’est normal puisque De nous, il ne restera que des cendres est la première série du mangaka à être éditée en France. 
Une première œuvre dense, violente et surtout d’une intelligence machiavélique. En effet, De nous, il ne restera que des cendres s’annonce comme un Seinen classique dans sa narration. Chaque chapitre représente une mission de et son ambiance générale est plutôt sombre. Pourtant, lorsque l’on y regarde de plus près, ces deux premiers tomes s’avèrent totalement déroutants d’un point de vue scénaristique. 

Tout commence avec , cet anti-héros est à des milliers de kilomètres des personnages classiques du Seinen
Akira Kasugai se sert de lui comme fer de lance d’un certain combat féministe. Si son assassin se travestit en femme, c’est pour mieux les défendre. Ses cibles sont des pervers narcissiques, des mafieux baignant dans la traître des blanches… Des causes justes qui excuseraient presque la violence des exécutions de
De même, le personnage de Xing est un véritable pied de nez aux polémiques sur les « pervers sympathiques » qui pullulent dans les mangas classiques. En effet, la jeune femme en pince littéralement pour son collègue et ne se gêne pas pour lui faire savoir de manière plus qu’explicite. Une pointe d’humour qui permet d’alléger l’ambiance pesante de la série.

©Akira Kasugai 2019 / KADOKAWA CORPORATION
©Akira Kasugai 2019 / KADOKAWA CORPORATION

Enfin, dès le second tome, le scénario s’emballe nous offrant ainsi de jolis moments d’action. 
Cependant, c’est surtout l’histoire de que nous retiendrons ici. Akira Kasugai renforce notre empathie pour lui à grands coups de flash-back. L’un d’entre eux notamment nous prend aux tripes rendant la quête du jeune assassin encore plus légitime. 

Nous ne le dirons jamais assez, le manga est loin d’être un sous-genre du neuvième art. Depuis quelques années, les mangakas rivalisent d’imagination pour nous offrir des histoires de plus en plus complexes. C’est le cas du jeune auteur, Akira Kasugai, qui débarque en France avec De nous, il ne restera que des cendres, un polar hommage aux publications pulps des années 60. Un Seinen novateur, prenant et donc terriblement addictif.

Cette chronique a été réalisée à partir d’un album offert par l’attachée de presse des Éditions Kana.

Notre note:
4.5/5

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