Musique

Critique « Persona » d’Elyose

Caractéristiques de l’album:

Après avoir complètement dissout la line-up du groupe, la volonté de Justine Daaé (chanteuse et membre fondateur d’Elyose) a toujours été de maintenir la barre dans la direction artistique qu’elle s’était fixée. C’est donc dans cette optique que la pugnace artiste nous revient aujourd’hui avec un nouvel album solo intelligemment intitulé Persona.

Si 2020 a été une année plutôt morose, celle-ci se clôturait sur une lueur d’espoir pour les fans d’Elyose. En effet, en décembre dernier Justine Daaé nous présentait un nouveau titre intitulé Mille silences. Ce premier single, en duo avec Julien Nutz Deyres, semblait montrer que le virage amorcé avec l’album Reconnexion allait se poursuivre pour Elyose. Mille silences reprend en effet, le son semi-industriel qui a fait la marque de fabrique du précédent album. Un son aux accents d’opéra moderne tout en restant ultra pêchu à l’image de sa créatrice Justine Daaé. De plus, le mélange de la voix de la chanteuse lyrique à celle de Julien (très death growl) apporte un contraste de « clair obscur » qui n’est vraiment pas déplaisant. 

Un premier morceau accompagné d’un clip (réalisé par Brice Hincker) qui, comme toujours avec Elyose, mélange une esthétique soignée et un érotisme empreint de fétichisme. À cela s’ajoute une petite touche de cyberpunk à la Ghost in the shell  qui prouve encore une fois l’envie de Justine Daaé d’amener son art en dehors des sentiers battus.

Si avec Mille silences les fans d’Elyose étaient en partie rassurés sur l’avenir du groupe, encore fallait-il conclure l’essai. Chose faite aujourd’hui avec la sortie de l’album Persona et ses quatre titres (puisque deux d’entre eux sont repris pour arriver aux six morceaux de l’album) à l’écriture et à la musicalité très travaillées.

Le premier titre de l’album, intitulé Metropolis, démarre presque comme un morceau new wave de Depeche Mode avant une montée en puissance avec l’arrivée de la batterie et des guitares. Cependant, ce qui frappe sur ce titre, c’est la manière dont les instruments arrivent à s’effacer devant la voix cristalline de Justine. S’il faut bien avouer que les musicos ont du talent, c’est bel et bien la chanteuse qui porte Metropolis sur ses frêles épaules. Vient ensuite Fit in où le retrouve le style d’opéra moderne de Mille silences avec une introduction au piano et instru assistée par ordinateur avant une nouvelle explosion apportée par une batterie tonitruante. Enfin, Hurt people clôture ces inédits sur une note internationale avec un son plus pop et des paroles en anglais. Être présent sur le marché international, c’est tout le mal que l’on souhaite à Justine Daaé

Elyose est mort, vive Elyose ! Voilà qui pourrait résumer l’album Persona. Une véritable renaissance pour le groupe qui, tel un saiyan, se relève encore plus fort d’entre les morts. La volonté de Justine Daaé de mener seule sa barque s’avère donc être un véritable succès. La belle chenille semble être devenue un magnifique papillon en fusionnant avec le groupe.  En effet, si Persona peut vouloir signifier que ce nouvel album est le plus personnel de Justine Daaé, il peut vouloir aussi officialiser le fait que l’artiste est devenu Elyose comme David Bowie était devenu Ziggy Stardust en son temps. Que vous soyez curieux, amateur de bon son ou fan de la première heure d’Elyose, il y a mille et une raisons d’aimer Persona. Sans nul doute l’album le plus abouti d’Elyose !

Cette chronique a été réalisée à partir de fichiers audio offerts par Ellie Promotion (encore merci à toi, Élodie, pour ta confiance depuis toujours).

Notre note:
4/5

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